Pendant deux jours, SoundImageCulture (SIC) — un espace de travail pour artistes, réalisateurs et anthropologues — expose ses méthodes de travail en mettant l’accent sur la collectivité. Cette approche est centrale dans la pratique de SIC : elle permet aux artistes-anthropologues de réfléchir ensemble aux (conventions éthiques et formelles des) formes de travail documentaires. SIC forme les artistes au travers de séminaires collectifs, de conseils personnels, de discussions de groupe et de dialogues. Et pour le regard extérieur d’usage, ils invitent régulièrement des artistes et critiques externes.
Il est possible de découvrir les méthodes de travail de SIC de différentes manières, qu’il s’agisse de participer à des séances visuelles ou sonores collectives sur des projets en cours ou d’examiner ceux réalisés dans cet espace ces dernières années.
Le photographe et réalisateur bruxellois et congolais Sammy Baloji combine quelques vidéos réalisées dans le cadre du collectif Picha! à Lubumbashi avec quelques oeuvres tirées des archives de SIC.
N’hésitez surtout pas à aller fouiner dans la médiathèque pour y étudier les films réalisés au cours des années !
Mercredi 21.09
17:00 Médiathèque
Explorez sur les moniteurs du Hall Rouge une vaste sélection de films réalisés au sein de SIC, de 2007 à aujourd'hui.
En permanence.
18:00 Mirador
Représentation + discussion Pieter Geenen.
L'artiste bruxellois Pieter Geenen avait déjà été invité plus tôt à SIC. Ici il présente son dernier film, tourné près du Détroit de Gibraltar, à propos du regard sur l'Afrique et sur l'Europe.
19:00 des projets SIC
En cours, quelques films SIC pour illustrer les pratiques collectives et une discussion avec les réalisateurs :
►Martina Melilli (SIC 2015) : Il quarto giorno di scuola / The fourth day of school (5’)
Martina Melilli réalise un film avec son père. Il se retourne sur son adolescence en Libye. Elle complète avec du matériel d'archive et passe ainsi outre l'expérience individuelle. Il quarto giorno di scuola est un exercice que Melilli a fait lors de l'un des ateliers de travail chez SIC. Depuis elle continue de travailler à son film sur les Tripolitaliens, dans lequel elle combine l'histoire de ses (grands-)parents avec la situation actuelle en Libye et en Italie.
►Effi Weiss et Amir Borenstein (SIC 2014) : Housewarming (33’)
Effi Weiss & Amir Borenstein entrent dans la peau de Boucles d'Or et émigrent vers l'Albanie. Ils y occupent des maisons désaffectées et inachevées. Ils comblent le vide morose et y collaborent avec des acteurs locaux et avec un choeur iso-polyphonique qui réagit à leur intrusion avec des paroles et des chants.
► Miguel Peres dos Santos (SIC 2014) : There are no Images (14’)
Une proposition de réflexion sur un lien possible entre l'image et la mémoire, entre l'image et l'instant, entre l'image et la mort. Un père, un fils et un enfant mort dans un dialogue qui se crée sur l'instant même. « Une image meurt-elle ? » et lorsqu'une image meurt... »que se passe-t-il avec la mémoire ? »
► Margaux Schwarz (SIC 2014) : Chacun sa Technique (31’)
Une lutte conjointe, voilà ce qui relie les personnages dans ce récit. Via Pierre-Charles, homme de la rue à Bruxelles, un réseau de contacts se développe, un réseau 'd'autres'.
Julie Pfleiderer (SIC 2012) : Infinite Jetz (18’)
Trois personnes narrent ensemble un seul récit. Tous les trois se retrouvent, à l'image de la réalisatrice, comme immigrants dans la même ville. Du fait de la répartition sur (au moins) trois personnes, il se crée une mémoire fragmentée, une identité fragmentée.
Jeudi 22.09
14:00 Médiathèque
Explorez sur les moniteurs dans le Hall Rouge les vastes archives des films réalisés dans le cadre de SIC, de 2009 à aujourd'hui. En permanence.
14:00 - 17:00 Session de travail collective
Présentation et discussion autour de A last piece of common land (SIC 2016), un projet collectif en cours initié par les participants de SIC en 2016. Le tableau ‘Cornard Wood’ de Thomas Gainsborough : une scène sylvestre de 1748, une période durant laquelle les terres publiques d'Angleterre – où tout le monde pouvait ramasser du bois mort et glaner de la nourriture – furent fermées par les propriétaires terriens capitalistes. Les participants travaillent autour de Bruxelles, de l'Europe et du cinéma (ou de l'image dans son sens le plus large). Où nous situons-nous dans cette Europe et sur cette terre partagée ? Où nous situons-nous avec le cinéma comme patrimoine partagé de signes, de gestes, d'images ?
18:00 Autopia
Présentation d'un livre collectif, initié par Eva La Cour (SIC2012).
Autopia représente le catalogue du spectacle de XX du même nom, ainsi qu'une déclaration spéculative concernant les conditions actuelles pour la production visuelle et la création d'expositions. Le catalogue fait partie de la série Common Grounds du musée, ce qui signifie qu'il utilise un processus d'édition caractérisé par des conversations avec différents partenaires.
19:00 SIC invites Sammy Baloji
Le photographe et réalisateur bruxellois et congolais Sammy Baloji combine quelques vidéos réalisées dans le cadre du collectif Picha! à Lubumbashi avec quelques oeuvres tirées des archives de SIC. Ou : comment le narratif guide l'imagination. L'idée des vidéos Picha! est née en 2008 lors d'une rencontre entre Libr’écrire, un collectif de jeunes auteurs de Lubumbashi, et un groupe international de réalisateurs de vidéos. Il s'en suivit en 2009 un atelier de travail avec les mêmes réalisateurs et auteurs. Au total six vidéos ont été réalisées, dont nous en sélectionnons trois pour cette soirée.
►Caméléon de Douglas Masamuna (10’) Tout comme Sammy Baloji, Douglas Masamuna est originaire de Lubumbashi et il a déjà réalisé des bandes dessinées auparavant. Sur des paroles de Ladislas Maliza, et avec un pagne et les mouvements d'une danseuse, il évoque l'histoire congolaise.
►Sacredieu de Heeten Bhagat (10’) Heeten Bhagat travaille à Harare autour de son identité indo-zimbabwéenne et autour des tensions sociopolitiques dans son pays. Avec un texte de Fiston Mwanza il réalise une vidéo dans laquelle il transforme la destruction en force expressive.
►Suite et fin de Dorothee Kreutzfeldt (8’)
La Sud-africaine Dorothee Kreutzfeldt part d'un texte de Maëline Le Lay, en combinaison avec d'autres textes de Libr’écrire sur la ville. En filmant à Lubumbashi, où il n'est pas toujours évident d'obtenir des autorisations de filmer et où la caméra n'est pas nécessairement accueillie favorablement, elle est contrainte en permanence d'adapter son projet à la situation.
Les trois films du collectif Picha! osent la confrontation avec trois films de participants à SIC. Chacun de ces films ajoute une autre signification à 'travailler avec des narratifs' :
►Furor de Salomé Laloux-Bard (SIC 2012), (17’)
Serge est acteur. Enfant de la République Démocratique du Congo, il devient soldat pendant la guerre de 1997 à 2001. L'évocation de l'époque de son enfance se mêle à la colère d'un jeu théâtral où la réalité devient fiction.
►pepsi, coca, eau ? de Tom Bogaert (SIC 2014), 9’
Le pionnier du jazz et le philosophe Sun Ra ressentait une profonde fascination pour l'extraterrestre et pour l'Ancienne Egypte. Des animations numériques, du matériel d'archive et la musique de Sun Ra s'entrelacent en une commémoration de sa visite légendaire à l'Egypte en 1971. Le résultat est tout aussi exubérant que Sun Ra même.
►Yoko Osha de Lazara Rosell Albaer (SIC 2014), 41’
Un plongeon en plein coeur de la Santeria of Regla de Osha, une religion syncrétique des Caraïbes. Avec comme point de départ sa propre histoire, l'origine de son prénom étant étroitement apparentée au culte, Lazara Rosell Albaer part à la recherche de son identité qui forme la source de sa pratique artistique.
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