Le réalisateur Pieter Geenen n’est pas inconnu du public du Beursschouwburg. Il y a deux ans, il a présenté l’avant-première de son film The Nation chez nous et lors de la dernière saison, il a été reçu, aux côtés de Meggy Rustamova, d’Eitan Efrat et de Sirah Foighel Brutmann, pour nous parler de leur collectif, Messidor. Pour ce programme, c’est au tour de Mirador.

À hauteur du détroit de Gibraltar, les continents européen et africain paraissent presque se toucher. D’un côté, l’horizon d’un avenir meilleur pousse un nombre incalculable de réfugiés à se risquer à rallier l’Europe depuis l’Afrique, tandis que de l’autre, l’horizon panoramique pousse des touristes à s’arrêter pour admirer les terres africaines qui apparaissent 14 kilomètres plus loin.
Dans Mirador, le « regard » est central. Ils nous regardent et nous les regardons. C’est « nous » par opposition à « eux », « ici » par opposition à « là-bas ». La légèreté des touristes contraste violemment avec l’existence que mènent les réfugiés et le paysage sert de décor incitant à réfléchir aux questions de la migration, du tourisme, de l’identité et de la mondialisation.