Out Loud! FILM - the 90’s

I was dreamin' when I wrote this, so sue me if I go too fast. 
But life is just a party and parties weren't meant to last. 
Two thousand zero zero party over, oops out of time. 
So tonight I'm gonna party like it's nineteen ninety-nine. (1999, Prince)

10 MAY — 9 JUL 2016

Ces sublimes paroles de 1982 du regretté Prince semblent prophétiques dans leur description du sentiment de fin de siècle durant la fin du 20ième siècle. Les années 90 sont fêtées avec exubérance dans les raves et les dance clubs ! Cette décennie représente la percée définitive de la musique électronique. À partir de la musique house et techno de la fin des années 80 la musique électronique s’empare du courant musical dominant et on la retrouve dans différents sous-genres comme les courants trance, gabber, drum & bass ou trip hop.

L’optimisme extatique sur la piste de danse va la main dans la main avec le superbe orgueil au début de la décennie. Des événements comme la fin de la Guerre Froide, la dislocation de l’Union Soviétique et l’abolition de l’apartheid en Afrique du Sud furent saisis par certains pour annoncer – à l’image de Francis Fukuyama – « la fin de l’histoire » et « la victoire de la démocratie libérale ». Or l’optimisme autour du progrès humain fut rapidement anéanti par la première Guerre du Golfe, les épurations ethniques dans la Balkan, le génocide au Rwanda et l’affaire Dutroux chez nous.

Le nihilisme du punk – qui avec le mouvement riot grrrl trouve aussi un pendant féminin – et le rock des guitares crues semblent alors peut-être mieux traduire le cri d’une génération, la génération née entre 1961 en 1981, devenue adulte durant les nineties et que l’écrivain Douglas Coupland désigne avec le terme Génération X. La musique « alternative » aussi (punk, grunge,…) passe dans le domaine public et est poussée aux cimes des hitparades par les médias – surtout par MTV. Ces genres luttent pour une place sur le mur de la chambre à coucher des adolescents, en même temps que l’urban hiphop et le rap des gangstas recouverts de bijoux comme Dr Dre, Snoop Dogg ou Eminem, le Britpop d’Oasis, Blur ou Manic Street Preachers et l’escapisme R&B des boys- & girlsbands comme Backstreet Boys, Take That, Destiny’s Child et les Spice Girls. Une chambre à coucher qui d’ailleurs regorge déjà de Flippos, de Tamagotchis, de cartes Pokémon et de DVD de Friends, des Simpsons et des films de Quentin Tarantino.

Le plus grand tournant a sans doute lieu au niveau de la globalisation. La croissance économique va de pair avec un capitalisme sans bornes qui présente ses premières fissures avec la bulle Dotcom. La percée de la communication mobile sans fil et de l’internet mondial (d’un seul site en 1991 à 17 millions à la fin de la décennie) accompagne – malgré la peur du bug du millénaire – la transition d’une culture analogue à une culture numérique, dans laquelle les tendances et les rages (dans la musique comme dans d’autres domaines) sont dispersées jusque dans les moindres recoins du globe, tandis que le boom de l’information modifie le visage du monde, annonçant les nouvelles lignes de rupture du 21ième siècle.

This machine will, will not communicate
These thoughts and the strain I am under
Be a world child, form a circle
Before we all go under
And fade out again and fade out again (“Street Spirit”, Radiohead)

We & Th, from 22:30 —— Music films

Film programme curated in collaboration with Offscreen

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