Le public devient une chorale, qui écoute le tarissement d'une rivière.
Il est dit qu'à l'époque coloniale, sur le plateau andin bolivien, la rivière Desaguadero et sa nature incontrôlable ont été diabolisées par les colons qui l'appelaient « le diable ». Depuis lors, la rivière s'est asséchée, passant de l'eau au sel après des siècles d'extraction continue. Réimaginant le diable non pas comme une force destructrice mais comme le gardien de la rivière, The River and The Devil explore la résilience et les vestiges d'histoires fragmentées. La rivière s'est transformée en morceaux brisés, se cachant et se dirigeant vers nous sans prévenir.
Combinant la danse, la fiction, la narration collective et un arrangement sonore de Vica Pacheco, la pièce évoque le sentiment de vivre au milieu de ruines et pose la question de ce qui reste lorsqu'une rivière disparaît. Les figures mythologiques et les esprits qui protégeaient autrefois la rivière se font l'écho de cette méditation troublante sur la perte et la persévérance.
Trigger warning :
Au cours de la représentation, le public est invité à participer à la lecture d'un texte. Chaque membre du public choisit entre participer, simplement écouter, ou d'autres formes à découvrir ensemble.
À propos
Paula Almiron, née à Buenos Aires et basée à Bruxelles, travaille à l'intersection de la chorégraphie et de l'écriture, explorant l'intra-action continue entre les domaines social, spirituel et géologique.
Depuis 2019, son travail se concentre sur les « chorégraphies de l'eau », avec des projets tels que Always Coming Hole (2021) et The River and The Devil (2025). Paula collabore avec Wouter De Raeve sur I Build My Language With Rocks dans le quartier nord de Bruxelles et a coordonné M33, un espace soutenant les mouvements de quartier locaux, tout en étant commissaire de Swamp Sacrifices, un programme centré sur la non-productivité et le marais bruxellois.
Paula travaille comme danseuse, chorégraphe, mentor et conseillère dans divers contextes et a collaboré avec des artistes tels que Louise Vanneste et David Weber-Krebs. Son travail a été présenté dans des lieux tels que le Bâtard Festival, la Veem House for Performance, le Kanal-Centre Pompidou, la Kunsthalle de Zurich et le Munar Arte de Buenos Aires, entre autres.
images Bo Vloors
