Expo politricks.
7 FEB — 29 MAR 2014
Ouvert de mercredi jusqu'au vendredi de 12:00-18:00 et Samedi de 12:00 - 19:00
Quelle que soit l'époque, quelle que soit la culture, l'art et la politique ont toujours entretenu une relation tumultueuse. Depuis des siècles, les événements politiques font réagir les artistes, qui y apportent leur réponse, qui prennent position, qui critiquent les régimes en place, en étant parfois même directement impliqués dans des controverses. Pensons par exemple au travail de Goya, à Guernica de Picasso ou encore, plus récemment, aux apparitions des Pussy Riots en Russie.


Les artistes participant à l'exposition Politricks ne se tiennent pas nécessairement en première ligne de cette rébellion tacite, ne se placent pas aux avant-postes, ni sur les barricades. Ils expriment néanmoins leur regard critique sur les situations politiques actuelles ou les événements historiques, mais de façon subtile, réflexive ou humoristique. Partant d'un engagement éthico-politique, ils passent au crible l'autorité des leaders charismatiques, des dictateurs, des démagogues. Par le biais de vidéos, de compositions et de peintures, ils jettent un œil sceptique et interrogateur sur le rayonnement et l'image des chefs d'État et des structures du pouvoir, en utilisant ou non des images que ces figures politiques transmettent elles-mêmes à la planète.

Benj Gerdes (VS) et Mark Wallinger (UK) se penchent sur les enregistrements télévisés de grands discours de George Bush et de Margaret Thatcher. En remontant ces images, ils démasquent d'une certaine façon ces chefs d'État. Leurs corps, comme vidés de leur substance, se présentent alors aux spectateurs dans une chorégraphie silencieuse.

Ghalia Elskrabi (SY) et Lauren Alexander (ZA) (duo artistique Foundland) se consacrent, en tant que concepteurs graphiques, à une étude visuelle des propagandes en faveur du régime de Bashar al-Assad. Ils analysent les images que l'« Armée électronique syrienne » manipule et envoie à la planète à la gloire de Bashar al-Assad.

Marta Popivoda (RS/DE) analyse des images d'archives de rassemblements de masse (parades, cortèges, journées de la jeunesse) avant et après la mort de Josip Broz Tito et constate l'impact de l'évolution idéologique sur la collectivité de l'ex-Yougoslavie.

La chorégraphie de masse est également intégrée à une vaste composition de drapeaux de la compagnie à Superamas (FR) : la politique et le patriotisme sont illustrés par le mouvement énergique de drapeaux dansant sur les notes d'une pièce grandiose de Mozart.

Marijke De Roover (BE) va un cran plus loin sur le plan musical et nous présente une nouvelle comédie musicale absurde dans laquelle trois femmes veulent former le harem de l'ancien candidat américain à la présidence Mitt Romney.

Enfin, Annie Kevans (UK) nous propose une série de peintures délicates et déconcertantes de jeunes enfants et adolescents pleins d'innocence. Après analyse, il s'avère que ces portraits sont ceux de grands dictateurs ayant marqué l'histoire de leur empreinte tels que Staline, Mugabe, Ceausescu, etc. Ils nous regardent avec leurs grands yeux, comme s'ils voulaient nous convaincre de leur candeur.

Dans tous les coins et recoins du Beursschouwburg, vous retrouverez les compositions artistiques, les vidéos et les peintures de ces artistes. Voyagez avec eux à la découverte de ces icônes de la scène politique.

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