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SCREENINGS, discussion

SIC Day 3 w/ Eva van Tongeren + Jan De Coster

Les voix off et leur essence, le soin et ses multiples contreparties.

ven. 26.09.2025
10:00-17:00

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10:00-13:00 | Étude de cas par Eva van Tongeren

La cinéaste Eva van Tongeren présentera son travail et échangera avec le public.

Pour plus d’informations sur son travail : evavantongeren.com

À propos d’Eva van Tongeren
Eva van Tongeren (Amersfoort, 1990) est une artiste visuelle travaillant principalement le film et la vidéo. Diplômée de la LUCA School of Arts, elle organise depuis 2016 le Visite Festival, un collage de documentaire expérimental et de cinéma politique. Plus récemment, elle a rejoint l’équipe de programmation de Courtisane et assure la distribution des productions d’Auguste Orts. En tant que curatrice, Eva van Tongeren s’intéresse aux politiques du corps, aux perspectives féministes, aux questions de genre, au plaisir, à la sexualité, à la violence, à la transgression et à l’activisme.

Dans sa pratique artistique, elle intègre ses intérêts sociaux et anthropologiques à des récits personnels aux thématiques universelles. Si ses œuvres cinématographiques varient en forme, elles se rejoignent par leur sujet commun : le soin. Ses films et installations ont été présentés à l’IFFR, Videonale, Ann Arbor, EMAF, Oberhausen, Courtisane, Kunsthalle Osnabrück, Images Toronto, ...

14:30-17:00 | Étude de cas par Jan De Coster: The phantom being of the voice-over

À partir d’extraits d’un large éventail de films, ce séminaire explore l’essence de la voix off : un moyen d’expression au sein du langage cinématographique qui – comme la musique – opère dans l’espace extra-diégétique du film.

Les mots prononcés sont inévitablement en tension avec l’image. Une voix off rythme, suscite ou invente ; elle peut être fiable ou non, mais elle est surtout inévitable. Une phrase prononcée peut frapper comme un coup de massue. La voix off est une arme capable d’ouvrir un film comme un ouvre-boîte, de charger les images comme une batterie ou de renverser un film comme avec une pince. La voix off est une matière essentielle du cinéma, au même titre que l’image, le son et le temps, et constitue un moyen privilégié de réguler la distance cinématographique. Nous supposons qu’une voix « appartient » à quelqu’un, ou plus précisément, à un corps. La voix exprime et habite le corps : organique et en même temps étrangère, une « caractéristique » qui exprime aussi une forme de subjectivité. Dans son rapport à la parole, la voix est à la fois « chair » et « sens » : dans les mots, on entend « une voix encore mystérieuse, indéterminée, sur la pente du sens ». Nous explorons comment la voix off fonctionne comme « chair » ou comme « sens » au cinéma, à travers des extraits de cinéastes contemporains, de vieux films hollywoodiens, et de films réalisés par des mentors ou d’anciens participants de SIC. Quiconque veut s’aventurer dans la voix off doit partir en guerre bien préparé : D’où vient la voix, qui parle et à qui ? Avec quelle intention parle-t-on, et quel est le timbre de la voix ? Par quels détours et torsions peut-on façonner l’effet d’une voix off sur le spectateur sans énoncer l’évidence ? Et comment, en fin de compte, décrit-on une voix ? Chaque tentative révèle à quel point sa singularité est insaisissable.

Une chose est certaine : la voix exerce un pouvoir sur le corps. C’est la leçon de la légende des Sirènes, dont le chant envoûtant submergeait les marins de désir, les attirant vers leur perte, leurs navires s’écrasant sur les rochers.

À propos de Jan De Coster
Jan De Coster est diplômé en réalisation de l’école de cinéma RITCS et titulaire d’un post-graduat en Études culturelles à la Vrije Universiteit Brussel. Il a écrit et réalisé les courts-métrages Los Hervideros et The Thread, récompensés au festival de Locarno. Il travaille principalement comme monteur de films documentaires, expérimentaux, de vidéos installations et de fictions (courtes ou longues). Il a notamment collaboré avec Renzo Martens sur ses films Enjoy Poverty (2008) et White Cube (2020). Il a participé au montage de fictions telles que Bodkin Ras de Kaweh Modiri, The Chinese Dog (court) de Lut Vandekeybus et Tvano Nebus de Marat Sargsyan. Il a travaillé avec des artistes comme Sara Vanhee (On Justice) et Edurne Rubio (Ojo Guareña). Depuis 2013, il est enseignant à l’école de cinéma KASK (Gand).

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