Victoire Karera Kampire invites Maxime Jean-Baptiste

Deux films abordent les présences fantomatiques du Sud des États-Unis, présentés par l'une de nos nouveaux·lles artistes associé·e·s.

screening, conversation
MA 15.04 18:30

L'une des nouveux·lles artistes associé·e·s du Beursschouwburg est la cinéaste bruxelloise Victoire Karera Kampire. Elle présente deux films qui abordent l'idée d'une présence fantomatique dans le cinéma et dans l'histoire, et ce dans une même région : le Sud historique des États-Unis et son passé violent.

Hale County This Morning, This Evening

(RaMell Ross, 2018, 1h 16min)
Les personnages Daniel et Quincy évoluent au gré d'instants quotidiens et du paysage du Sud, dévoilant la poésie entre la symbolique de l'histoire et les lieux communs afro-américains. Le mouvement visuel, fait d'images tissées entre elles, remplace ici l'arc narratif. Composé de moments intimes entre les personnes d'une même communauté, le film offre un témoignage impressionniste du Sud historique des États-Unis, empreint de beauté, des conséquences des constructions raciales, toujours sur le mode du rêve.

Sud

(Chantal Akerman, 1999, 1h 11min)
Un voyage nerveux dans le Sud des États-Unis après l'assassinat d'un Noir nommé James Byrd Jr. par trois hommes blancs. Ni l'anatomie d'un meurtre ni l'autopsie de James Byrd Jr, dont la présence hante le film, le film se vit plutôt comme l'évocation d'un évènement qui se déroule dans un paysage à la fois mental et physique. Le regard persistant d'Akerman déstabilise le décor aux apparences ordinaires, et révèle l'histoire violente enfouie dans le silence du Sud.

à propos

Victoire Karera Kampire (1990) iest une réalisatrice et conceptrice sonore belgo-rwandaise. Elle est titulaire d'un master en nouveaux médias et société (VUB) et diplômée de la LUCA School of Arts en arts audiovisuels. Au cœur de sa quête artistique se trouve la notion d'absence, infusant ses films – lieux d'archives hallucinées et d'expérimentation à la frontière du documentaire et de la fiction – de présences fantomatiques. Travaillant et expérimentant au-delà de l'expérience de l'écran unique, elle crée également des pièces vidéo pour le théâtre et pour des espaces d'exposition (« it is like a finger pointing a way to the moon » en collaboration avec Moya Michael @KVS-WIELS ; « Joy Boy, A tribute to Julius Eastman » en collaboration avec le Collectif Faire-Part, Fallon Mayanja et Mawena Yahouessi @ deSingle). Parallèlement à sa pratique cinématographique, Victoire Karera K. a travaillé comme assistante de recherche documentaire sur le dernier long métrage de Johan Grimonprez, Soundtrack to a Coup d'Etat, récompensé à Sundance et nominé aux Oscars. Elle travaille actuellement sur un projet documentaire intitulé Ejo, qui a été sélectionné pour le Doc Lab Montréal 2024 du festival RIDM. Enfin, Victoire est actuellement l'une des artistes associées 2024-2025 ici même au Beursschouwburg <3
https://www.instagram.com/victoire.karera/

Maxime Jean-Baptiste (1993), basé entre Bruxelles et Paris, a grandi dans le contexte de la diaspora guyanaise et antillaise en France. Il a étudié les arts visuels à l'erg (Bruxelles) et les arts médiatiques au KASK (Gand). Son travail audiovisuel et performatif se concentre sur les archives et la reconstruction pour perspectiver et concevoir une mémoire vivante et incarnée. Le court métrage documentaire Nou voix (2018), sur le rôle de figurant de son père dans un film sur l'histoire de la Guyane française, a reçu le prix du jury au Festival des Cinémas Différents et Expérimentaux de Paris. D'autres courts métrages, tels que Listen to the beat of our images (2021), coréalisé avec sa sœur Audrey, et Moune Ô (2022), ont été sélectionnés dans plusieurs festivals à travers le monde. En 2024, Maxime réalise son premier long métrage de fiction avec Kouté vwa, également situé en Guyane française. Le film a fait sa première à la 77e édition du Festival du film de Locarno et a reçu le prix spécial du jury ainsi que la mention spéciale des First Feature Awards.
https://www.instagram.com/koutevwa/

Discussion en anglais, modérée par Quinten Wyns, programmateur de film du Beursschouwburg.

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