Dans Because I always feel like running, Ogutu Muraya explore le phénomène et la politique de la course. En Afrique de l’Est, l’émergence des prouesses athlétiques dans les catégories moyennes et longues distances coïncident avec les mouvements indépendantistes. Depuis les années 60, le succès des athlètes est associé au processus de construction de la nation autant qu’à la création d’une nouvelle identité dans un contexte postcolonial. La performance tisse des récits historiques, documentaires et personnels à l’intérieur d’une course d’endurance. 

De la même manière qu’un coureur de marathon repousse ses limites et éprouve son corps, la performance se concentre également sur la volonté et la ténacité physique. La performance vient d’un désir de naviguer dans la sphère politique en déplaçant l’attention de la recherche intellectuelle vers un système de connaissance corporel. Se centrant sur l’histoire de trois athlètes - Abebe Bikila d’Ethiopie, Kipchoge Keino du Kenya et John Steven Akhwari de Tanzanie,  la performance étudie le corps des coureurs à la fois comme un recueil politique et comme un organisme biologique vulnérable, vital et résilient.