Par le biais des technologies informatiques, les personnages de l’artiste font à la fois office d’objets et d’infrastructure. Annonçant l’affect, ces petits corps fictionnels liminaires sont présentés sous la forme d’armes devant servir à défaire et à rejeter les modes contemporains du travail, qui s’imposent comme une véritable exploitation. Les personnages, capables de sortir de la représentation et de la détourner, sont positionnés tels des outils avec lesquels il est possible de négocier notre compréhension des effets corporels du capitalisme.

Les films, les images et les installations de Kate Cooper présentent le corps de manière ambivalente, tant comme outil de communication que comme lieu de conflit. Même si elle s’appuie sur des méthodes axées sur la production d’images numériques, l’artiste nous rappelle inlassablement tout le potentiel charnel des corps qu’elle s’efforce de créer. Son œuvre s’inspire de la logique biologique de l’inoculation : l’infection d’un hôte à l’aide d’un virus en vue de créer des anticorps pour le détruire. Parfaits, blessés, en décrépitude, les personnages de Kate Cooper se produisent en boucle : un cycle de production, de destruction, de pouvoirs latents et de potentiels cachés.