Ayant perdu son père durant son enfance, Nora Chipaumire a ensuite été élevée par des femmes. Dans Portrait of myself as my father, elle imagine son image : une (re)construction idéaliste, idéalisante et utopique qui se déroule sur un ring de boxe. Elle dote son père de tous les attributs qui, selon elle, appartiennent aux hommes noirs. « Je voulais le langage physique le plus masculin possible, le langage des espaces — ou des arènes — masculins dans lesquels les hommes noirs dominent. »

Dans Portrait of myself as my father, Chipaumire célèbre et critique tout à la fois la présence et la représentation masculines. Les danseurs du ring oscillent entre violence et jeu, exploitent des caractéristiques stéréotypées de la masculinité noire et montrent un homme qui incarne tous les hommes en même temps.

La chorégraphe et danseuse présente l’homme africain à travers le prisme des traditions culturelles : tradition contre modernité, colonialisme, christianisme et lutte pour la liberté. Une dissection minutieuse de la manière dont ces thématiques influencent les familles et la société africaines.

Portrait of myself as my father est interprétée par Chipaumire, née au Zimbabwe, le danseur sénégalais Kaolack et le danseur jamaïcain Shamar Watt.