Il y a un peu plus de cinquante ans, deux scénaristes de l’industrie du divertissement créaient une nouvelle façon de mourir (comme si il n’y en avait pas déjà assez) appelée asphyxie cutanée. Et par la même occasion, avec cette image du corps inerte d’une femme recouverte de peinture d’or, l’industrie du désir créait une sorte de symbole criant du patriarcat, un ultime trophée masculin.
Mais l’asphyxie cutanée n’est pas un phénomène réel puisqu’on le sait bien les humains ne respirent pas par les pores de leur peau. Et malgré tout, bizarrement on avait envie de le croire. Ou peut-être a-t-on cru en la métaphore que cette image véhiculait qu’une femme peut s’asphyxier par sa propre faculté de briller ?
No, you can’t kill someone by painting her body with gold est une performance hybride qui tente de redéfinir notre rapport à la brillance en tant que symbole, une expertise émotionnelle se demandant comment regagner l'accès à son propre corps, comment retrouver confiance en soi après que l'ego ait été endommagé, démystifié.
BIO
Céline Gillain (°1979) est une artiste belge basée à Bruxelles. Pour elle, l’expérimentation de la performance est un outil de dépassement des limites mentales, des instincts d'auto-limitation. Refusant toute forme de hiérarchies en explorant les points de rencontre de divers champs et leur porosité, son travail (vidéo et performance) remet en question la façon dont nous nous racontons des histoires et comment notre sens de la fiction peut être continuellement redéfini.