Nous accueillerons les années 80 qui se caractérisaient par le bodybuilding, le monokini & l’aérobic, MTV, les vidéocassettes, les ordinateurs de bureau, les compact discs, le hiphop, le rap, le cratch, la break dance & le graffiti, l’afrobeat, le postpunk & le gothic rock, la new wave, la synthpop et la nouvelle scène romantique britannique. Et nous vous accueillerons vous aussi, cher visiteur, pour une soirée fantastique!
LIVING IN A MATERIAL WORLD: THE ‘80S
Nous connaissons les années 80 comme une époque d’abondance superficielle, d’un besoin de consommation effréné et de néolibéralisme. Le monde occidental est divisé en chômeurs ratés et en yuppies gagnants. Certains se baladent en survêtement, d’autres portent des vestons Don Johnson aux épaules rembourrées et aux manches enroulées. La culture physique fait bon train : bodybuilding, jogging (de préférence avec un Sony Walkman), monokini et aérobics (avec des leggings, des bandeaux et des chauffe-jambe hauts en couleurs). La veste ouatée de Millet distingue les haves des have-nots. Les années 80 s’avèrent être aussi bien le climax que l’anti-climax de la guerre froide : des manifs contre les missiles nucléaires à la glasnost, la perestroïka et la chute du Mur.
L’anarchie punk atrabilaire de la rue et l’escapisme disco débridé de la piste de danse – qui coloraient la fin des années 70 – marquent le pas au début des années 80. Ils cèdent la place à une culture populaire toujours plus mondialisée et diversifiée. Le porte-drapeau de cette culture est la chaîne de clips vidéo MTV (24/7), qui doit son succès au big three de la musique pop des années 80 : Michael Jackson, Madonna et Prince. Dans l’ordre de votre choix.
De nouvelles technologies comme la cassette vidéo, l’ordinateur de bureau, le compact disc et les jeux vidéo Atari pénètrent dans notre espace quotidien. Elles transforment la façon dont est perçue la culture par la génération X – la génération perdue ayant vécu la crise économique après la seconde crise pétrolière. L’électronique est partout. Les subcultures abondent, le hip-hop, la musique afro-américaine du Bronx à New-York retentit de la solide boombox ou ghettoblaster. Le rap, le scratch, la break-dance et les graffitis donnent une voix à la frustration des grandes villes, pour bien vite être récupérés par le monde du commerce.
Le disco ne survit pas à cette rage. Le funk continue de bien se positionner dans les hitparades, mélangeant des éléments de la musique électronique à des rythmes hiphop. Le funk émigre des États-Unis vers l’Afrique, où le genre développe un style à part comme dans l’afrobeat de Fela Kuti. Le continent noir est redécouvert par les musiciens occidentaux. Des initiatives comme Band Aid, Live Aid, USA for Africa ou United Artists Against Apartheid affichent le côté philanthropique des stars du pop, tout en donnant un coup de fouet aux ventes de leurs propres disques. Les années 80 : la décennie aux deux visages.
Le punk-rock évolue vers un post-punk et gothic rock plus complexes et plus introvertis de groupes comme Joy Division, The Cure et les Talking Heads. Cette dernière formation est aussi la représentante de la new wave, un courant ayant des racines aussi bien dans le punk, l’industrial et l’underground que dans la musique électronique. Le battement lourd du synthétiseur et le beat sans compromis de la batterie sur ordinateur qui encadrent les tons des new wave acts comme Gary Numan, Eurythmics, Depeche Mode, OMD et New Order sont parfois aussi désignés par le terme synthpop. Un créneau particulier est constitué par la new romantic scene britannique avec des groupes plus orientés sur la musique pop, comme Duran Duran, Human League, ABC, Spandau Ballet et Culture Club, qui récupèrent le make-up et le style de vêtements excentriques et flamboyants du glamrock et qui transforment aussi bien le clip vidéo que le marketing tourné vers les adolescents en une forme artistique à part. La plupart des fashion victims se cachent toutefois dans le stadion rock ou le heavy metal de Def Leppard, Van Halen, Mötley Crüe, Poison, Bon Jovi ou Europe. Vive les artistes revêtus de cuir noir, aux coiffures tatouées et aux T-shirts spandex. Qui donc a affirmé que les années 80 avaient un côté peu correct ?
L’utilisation des synthétiseurs et des beats enfin par la new wave a eu son influence sur le développement de la house à Chicago, la techno à Detroit ou le new beat en Belgique, alors que l’indie spirit, hérité du punk, allait s’avérer crucial pour le développement du rock alternatif et du grunge à la fin des années 80. Mais ça c’est pour l’année prochaine.