Le 14 février 2014, Sabzian voyait le jour. Il s’agit d’un site web qui diffuse des réflexions sur le cinéma ainsi qu’un calendrier comportant des projections de films et divers événements. Sabzian organise elle-même chaque année plusieurs soirées consacrées à l’amour du cinéma. L’occasion de découvrir les chefs-d’œuvre des grands maîtres, mais aussi de noms moins connus.

"Pour moi, la meilleure manière de regarder ces émissions, c’est d’entrer dans l’image sans avoir un nom et une référence en tête. Moins on en connaît, mieux c’est." - Jean-Luc Godard

Divisée en quatre chapitres, Histoire(s) du cinéma ne propose donc pas de récit linéaire mais se déploie selon une double exploration : un voyage à travers l’histoire du XXème siècle, à travers un paysage d’images, ainsi qu’au travers du propre parcours de Godard en tant que réalisateur. Des fragments d’anciens films, des photos, des arrêts sur image, des reproductions de peinture, des nouvelles interviews et des images de Godard lui-même dans le studio de montage, du texte sous forme de titres et d’inscriptions ainsi que des citations, sont assemblés en un flux d’images tourbillonnant. A cela s’ajoute une bande sonore de plusieurs couches, composée à partir de nombreux morceaux de musique de film, voix-off, dialogues et fragments sonores.

Pour le critique de cinéma américain Jonathan Rosenbaum, Histoire(s) du cinéma de Godard symbolise l’apogée du cinéma du XXème siècle : « Tout comme Finnegans Wake – l’oeuvre d’art à laquelle on peut sans doute le plus comparer Histoire(s) du cinéma – se situe lui-même à une étape théorique après la fin de la langue anglaise telle que nous la connaissons, l’opus magnum de Godard se projette de façon similaire dans le futur pour questionner : ‘Le cinéma, qu’était-ce ?’. » Ode au cinéma, donc, au cinéma classique, en grande partie perdu et qui se dérobe continuellement. Mais, également, oeuvre vidéo virtuose qui jette un oeil sur le futur : qu’adviendra-t-il du cinéma au XXIème siècle ?