L'artiste et designer allemande Helena Dietrich se penche sur la signification de la symbolique qui se cache derrière le style vestimentaire (et sur le rôle qu'il joue en termes d'extension de notre identité). Ces symboles sont pour elle les archétypes d'un subconscient collectif qu'elle souhaite explorer et mettre à nu.

Dans Becoming Lili, vous vous immiscez dans l'armoire à vêtement d'une chambre d'hôtel d'affaires de Bruxelles et vous livrez à un rituel vestimentaire (ou à une partie de déguisement de niveau avancé). Comment la connaissance alimente-t-elle notre imagination ? Dietrich nous confronte à nos comportements, hérités de notre propre culture, et nous incite à en apprendre davantage sur nous-mêmes…

Helena Dietrich fait la navette entre Bruxelles et Berlin à titre privé et professionnel. Après son Master en « European Media » obtenu à l'Université de Portsmouth, elle a suivi une formation en performance à l'a.pass de Bruxelles, école supérieure des arts de la scène.

Le masque, le signe tatoué, le fard dépose sur le corps tout un langage : tout un langage énigmatique, tout un langage chiffré, secret, sacré, qui appelle sur ce même corps la violence du dieu, la puissance sourde du sacré ou la vivacité du désir. Le masque, le tatouage, le fard placent le corps dans un autre espace, ils le font entrer dans un lieu qui n’a pas de lieu directement dans le monde, ils font de ce corps un fragment d’espace imaginaire qui va communiquer avec l’univers des divinités ou avec l’univers d’autrui. On sera saisi par les dieux ou on sera saisi par la personne qu’on vient de séduire. En tout cas, le masque, le tatouage, le fard sont des opérations par lesquelles le corps est arraché à son espace propre et projeté dans un autre espace.
(Michel Foucault, Le Corps utopique)