Un personnage fluide cherche son identité dans une chorégraphie de regards et de poses en noir et blanc
€ 4,5 / 6 / 9
Deux films suivis d'une conversation avec Brahim Tall et Stanley Ollivier, modérée par Sorana Munsya (en anglais)
Tukuleur
Brahim Tall
16 minutes
sans dialogues
La couleur des cheveux, du corps et de la peau se transforme, se mélange et varie : une chorégraphie de regards et de poses s'esquisse en référence à l'histoire de l'art et à la culture pop. Tukuleur aborde comment notre regard interprète les corps selon le contexte, et l'impact de ce regard sur le développement personnel et la lutte pour l'acceptation et l'altérité.
L’Ecole des Mutants
Hamedine Kane & Stéphane Verlet-Bottéro
12 minutes
en français avec des soustitres en anglais
L’Ecole des Mutants met en scène un entretien radiophonique à une époque fictionnelle et incertaine. Deux personnages s’entretiennent sur la manière d’habiter le territoire. Ils semblent être en prise avec le paysage des ruines brutalistes et industrielles qui les entourent. Une tension s’installe, entre doutes et interrogations sur leur vision du futur. En contraste au fatalisme de l’un, l’autre avance que les ruines sont un abri pour organiser une vie en commun et briser le cycle des désillusions politiques. Oscillant entre cinéma du réel et spéculation futuriste, l’œuvre nous entraîne dans une réflexion poétique et politique sur les mutations du monde.
L’œuvre fait partie d’une recherche au long cours que les artistes Hamedine Kane et Stéphane Verlet-Bottéro mènent depuis 2018 autour de projets d’écoles et d’universités alternatives conçues à la suite de l’indépendance du Sénégal. Mêlant utopie post-coloniale, panafricanisme et architecture radicale, ces écoles pour la plupart oubliées se sont succédées au gré des gouvernements, dessinant une histoire en palimpsestes où s’imbriquent savoir et pouvoir à la recherche de futurs décolonisés. Depuis l’Université du Futur Africain à Diamniadio, projet de coopération avec Taïwan abandonné en périphérie de Dakar, le fil de l’enquête remonte aux ruines de l’école coloniale William Ponty, vivier d’indépendantistes africains dont l’histoire légendaire traverse tout le vingtième siècle, en passant par l’ancienne Université des Mutants de l’île de Gorée et le projet Mudra devenu l’Ecole des Sables. Au milieu des champs de Diamniadio, la construction d’un nouveau quartier d’affaires et d’écoles de commerce esquisse un récit néolibéral du futur, au rythme du programme d’investissement “Sénégal émergent’’.
https://www.instagram.com/theschoolofmutants/
Brahim Tall construit sa pratique artistique autour de différentes formes de recherche, d'expression et de politiques identitaires. À partir d'expériences personnelles, il aborde des thèmes de société tels que la représentation, le métissage ou le transfuge racial. En fonction du projet et du contexte, ces recherches prendront la forme de photographies, de films, d'installations, de performances (collectives) ou de DJ sets. Avec Tukuleur, Brahim obtient son master en photographie (avec grande distinction) à LUCA Brussels, tout en remportant le VAF Wildcard en 2022.
https://www.instagram.com/_brahimtall_/
Hamedine Kane is a Senegalese and Mauritanian artist and director. His film The Blue House, which had its world premiere at IDFA in Amsterdam in November 2020, received a special mention from the jury.
https://www.instagram.com/hamedine.kane7/
Stéphane Verlet-Bottéro is an artist, ecologist, and curator. He has had exhibitions and collaborations with international institutions such as ZKM Museum (Karlsruhe), Taipei Fine Arts Museum, Institut Kunst (Basel), Technê Institute (Buffalo), Science Museum (London), documenta 13 (Kassel).
https://www.instagram.com/stephane.verlet.bottero/
Stanley Ollivier is a dancer, performer and maker from Paris, France. He studied dance and musical at the International Dance Academy in Paris, Contemporary Dance at the CNSMDP in Paris and at P.A.R.T.S. where he obtained his Master of Arts in Dance. He works around the questions about the place of amusement in contemporary dance, context shift, care, identity, humor and versatility. He is an active member of the Ballroom scene and part of the Iconic House Of Ninja in Paris/Brussels. He recently started DJ-ing under the name of Shyb BOO.
https://stanleyollivier.cargo.site
Sorana Munsya is an independent curator and psychologist living in Brussels. She is interested in notions of fugitivity, opacity, healing and how they relate to blackness. Focusing on contemporary visual arts created by African and black artists, her recent projects include the solo exhibition of Belgian-Congolese researcher Leonard Pongo at Bozar (2021), the last solo exhibition of Congolese artist Michèle Magema at Extra City (2021) and the group exhibition "The Act of Breathing" (2022) in collaboration with Kanal-Centre Pompidou, and the solo exhibition of Joud Toamah at Photoforum Pasquart (Biel, Switzerland, 2022). She is a member of the editorial team of the Belgian art magazine H ART and was assistant curator of the 5th Biennale of Contemporary Art in Lubumbashi and has contributed to numerous art catalogs such as the catalog of the 12th Rencontres de Bamako, the catalog of the last Belgian solo exhibition of Pascale Marthine Tayou, the catalog of the exhibition "Congoville" and others. She is appointed artistic advisor for a project of work in the public space in Brussels with the NGO SOS Children's Villages.