En quoi l'architecture crée-t-elle le vide plutôt que le plein ?
La pratique d'Ola Hassanain explore la façon dont l'architecture fait de la construction un "vidage" écologique des territoires, ainsi qu'une infrastructure de catastrophes en continu, comme la migration forcée. S'inspirant de recherches sur la politique de l'espace, Ola a composé The line that follows, une constellation de dessins en perspective manipulée, dérivés d'itinéraires empruntés à Khartoum, de formes abstraites, de textes, de diagrammes, de pratiques soufies et zar : des substituts d'un espace non vidé.
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Ola Hassanain est une architecte, artiste et chercheuse travaillant entre le Soudan et les Pays-Bas. Elle axe son attention sur la politique subtile de l'espace, ou comment les espaces construits réagissent à la violence de l'État et la renforcent, ce qui forge un environnement régissant la vie de celles·eux qui l'habitent. Son travail le plus récent explore l'idée de « l'espace comme discours », une notion élargie de l'espace qui englobe des considérations politiques et environnementales. Son travail tente de développer un vocabulaire spatial pour que les ruptures liées aux événements politiques permettent d'aspirer à de nouvelles écologies. Le développement de la pratique spatiale critique d'Ola est en partie informé par sa formation post-universitaire ; une résidence en cours à la Rijksakademie, une bourse BAK 2017-2018 et un poste d'enseignement à l'Université des Arts HKU à Utrecht et à l'Institut Sandberg, entre autres.