Époustouflant et ensorcelant : le concert live du pionnier du Trip Hop Portishead à New York est devenu un classique moderne.
Portishead est – en même temps que Massive Attack et Tricky, également originaires de Bristol – le fondateur du Trip Hop, un style musical électronique qui réunit au début des années 90 des éléments de dance, de hiphop, de reggae, de jazz et d’ambient pour aboutir à la bande sonore idéale pour l’esprit du temps de la fin du siècle. Des beats hiphop au ralenti, des arrangements filmiques et des sons vocaux haletants, pour ne pas dire éthériques, se confondent avec des samplings numériques, des breakbeats et le son d’une aiguille grinçante sur un disque vinyle blafard.
L’enregistrement live du concert donné par Portishead en 1998 au Roseland Theater à New York et l’album du même nom sont adulés à juste titre. Point de gigantesque show lumineux, ni de mise en scène qui en jette, mais une approche sérieuse où Geoff Barrows, Adrian Utley, Andy Smith et la chanteuse Beth Gibbons se produisent à leur guise sur le podium (sachant toutefois qu’ils partagent ce podium avec un orchestre symphonique composé de 30 musiciens). L’orchestre ajoute une dimension époustouflante supplémentaire à la solide playlist composée de morceaux de leurs deux premiers albums, Dummy et Portishead. La caméra qui, majestueuse, plane au-dessus du groupe et du public, renforce la magie. Tout ce cadre fait de morceaux comme All Mine ou Glory Box des classiques aussi atemporels que mélancoliques.
US, 1998
74’
© Portishead / Lemon Films Production