Cet homme, qui a assassiné 77 personnes, explique son crime et professe ses affinités avec Al Qaida, avec l'interdiction des minarets en Suisse, avec le groupe terroriste allemand Nationalsozialistischer Untergrund. Il décrit ses théories sur le déclin de l'Europe face à l'émigration et au multiculturalisme. La diffusion à la télévision de ses déclarations a été interdite et ces dernières ont été censurées. Sascha Ö. Soydan prend la parole dans le rôle d'Anders B. Breivik.

Après la performance, un débat est lancé entre l'actrice Soydan, Milo Rau, l'activiste Dyab Abou Jahjah et l'artiste Kris Verdonck sur le contenu et la forme (un texte, écrit par un assassin, déclamé sans ironie sur scène) de la performance.

Lorsque vous voyez et entendez la présentation d'un document comme celui-ci dans son intégralité, devant un public de spectateurs, vous êtes soudainement frappé par sa complexité, par le poids de sa signification, par son étrangeté. Dans Breivik’s Statement, le public est amené à lutter contre l'illogisme réducteur et rigide de l'argumentation. Il se voit confronté à la logique d'un nationaliste d'extrême droite. Un secret de polichinelle en définitive, que personne ne sait, mais que tout le monde répète, encore et encore. (Milo Rau)