Mélange d’hommage aux paysages époustouflants d’Islande et de tournée de concerts.
Heima relate deux semaines de l’année 2006 où le célèbre groupe post-rock Sigur Ros a joué sa musique éthérée gratuitement dans les contrées reculées de son magnifique pays natal.
En l’été 2005, Sigur Rós clôture sa tournée mondiale à succès de plus d’une année par une série de concerts de deux semaines le long de quinze lieux dans leur pays natal, l’île isolée et rude de la partie nordique de l’Océan Atlantique, l’Islande. Heima signifie littéralement ‘chez soi’, et le groupe retourne donc ainsi à ses racines. Outre un dernier concert dans la capitale Reykjavík et faisant fi de tout impératif commercial, le groupe a opté pour des sites inhabituels et des concerts gratuits pour la population locale - une belle fusion de jeunes et de moins jeunes - dans une sublime ode à la communauté et à la nature.
Le réalisateur DeBlois saisit sans peine les décors aussi magnifiques qu’étranges, avec son sens de la composition. Le film serpente le long de maisons de la culture, de salles paroissiales, de villages fantômes, de parcs nationaux, de modestes bourgades, d’usines abandonnées et de hautes terres inhabitées et enneigées. Le résultat est bien plus qu’un enregistrement de concert, Sigur Rós prend le concept de soundscape au pied de la lettre en combinant avec brio le paysage et la musique. Le groupe pose un édredon sonore post-rock de sons mélodieux qui font rêvasser - des guitares électriques, des batteries, des violons et, telle une lame acérée, la voix raréfiée de Jonsi s’y superpose - recouvrant cette Islande rude et magique, pour transformer Heima en un poème symphonique.
Dean DeBlois, Iceland, 1997, 97 min. © Klikk Film / Cinema Purgatorio