Des paysages artificiels et de véritables traumatismes de guerre jettent le trouble sur les fausses nouvelles liées à la guerre en Iraq.
Dans la peau d’un soldat iranien qui a participé à la guerre contre l’Iraq, Gelare Khoshgozaran met en scène des portions du désert de Mojave en Californie où, sur un territoire indigène volé, ont été construites des répliques du Moyen-Orient. Le film a été tourné dans les petites villes de la Mecque et de Thermal, de même que sur le domaine du Fort Irwin National Military Training Centre, également connu comme « The Box », « Little Afghanistan » ou « Medina Wasl ».
« The Box » abrite plusieurs villes (reconstituées) du Moyen-Orient où la guerre fait rage. Des champs de bataille simulés dans un climat qui ressemble à celui de l’Iraq. Les images sont entrecoupées d’interviews de vétérans américains qui racontent leurs souvenirs liés aux paysages des régions où ils ont été dépêchés.
Dans son célèbre livre « Orientalisme », Edward Said définit ce terme comme la manière condescendante avec laquelle l’Occident se forge une image de l’Orient. C’est sous cet angle que « Medina Wasl: Connecting Town » étudie le rôle et l’histoire de la fiction dans l’image qui est véhiculée du Moyen-Orient. Tout comme la « guerre contre la terreur », le fait de mélanger des langues, des paysages, des cultures et des zones géographiques ne constitue-t-il pas en soi (également) une forme de violence permanente ?
Partie du NORMAL SCHNORMAL, un programme multidisciplinaire sur la normalité et d’autres déviations.
US/IR, 2018, 31’
En anglais, commence toutes les 30'