Elle nous donne à voir Sally, un labrador, prendre différentes poses, comme un modèle lors d’une séance photo. Tandis que, sur le plateau, la caméra enregistre ce spectacle à la fois drôle et étonnant (empreint de rapports de force complexes), on entend des conversations hors champ entre les hommes de l’équipe de tournage, dont se dégagent des analogies inattendues entre « l’animal » et « la femme ».

Outre les images, la bande-son frappe également l’imagination. Le musicien Andrew Fogarty entremêle des voix humaines et animales et des enregistrements de terrain, des nappes électroniques et des extraits sonores glânés. Ainsi, Jenny Brady brouille les frontières entre animalité, humanité et genre tout en s’interrogeant sur la fonction du langage : s’agit-il d’un moyen de communication ou d’un outil de puissance ?

Peut-être que cette combinaison remarquable de langage humain et de comportement animal place moins le labrador que l’humain devant la caméra. Une vidéo audacieuse qui ravira tous ceux qui aiment être pris dans un écheveau inextricable de significations.