Dans cette trilogie, la confrontation entre la technologie et les pulsions primaires de l’homme prennent une dimension à la fois cérébrale et émotionnelle.
La trilogie de l’artiste canadien Jeremy Shaw, qui vit et travaille aujourd’hui à Berlin, imagine des sous-cultures subversives à trois moments différents dans l’avenir.
« Quickeners » (2014) se déroule dans un avenir éloigné de 500 ans et raconte le récit du syndrome de l’atavisme humain. Cette affection mystérieuse contamine une petite partie de la population immortelle et provoque, comme ce fut le cas chez leurs aïeux, une pulsion la poussant à prier, chanter, danser, exécuter le rituel du serpent et à rechercher l’extase.
« Liminals » (2017), lui, se déroule dans trois générations et est en fait un chapitre issu d’un documentaire sur les communautés marginalisées. Lorsque l’on découvre que la « foi » – un concept archaïque et totalement abandonné – a évolué, sans que l’on s’en aperçoive, vers une condition biologique nécessaire à la survie de l’humanité, un groupe clandestin et radical programme le cerveau de ses membres en manipulant leur ADN. Grâce à des rituels de catharsis oubliés, ils espèrent obtenir l’accès au Liminal, un espace spéculatif parallèle entre physique et numérique. Dans cet espace, prédisent-ils, l’humanité entrera dans une nouvelle phase de son évolution.
Quant à « I Can See Forever » (2018), il se déroule dans un avenir situé à 40 ans d’aujourd’hui et se présente comme un documentaire TV sur les seuls survivants d’une expérience gouvernementale ratée visant à créer une synthèse de l’homme et de la machine. Né à 8,7 % d’un ADN fabriqué par une machine, mais ne s’intéressant pas au phénomène de RV de son époque, un survivant de 27 ans souhaite consacrer sa vie à la danse. C’est seulement en pratiquant ses activités de virtuose qu’il est en mesure d’atteindre une harmonie numérique complète ainsi qu’une présence corporelle totale.
Partie du NORMAL SCHNORMAL, un programme multidisciplinaire sur la normalité et d’autres déviations.
CA/DE, 2015-2018, 96’ (33’+20’+43’)
En anglais, sous-titres anglais, commence toutes les 120'