Trois visions de Jérusalem s’entremêlent (littéralement) pour former un portrait sinistre de la Ville sainte.
Après la diffusion d’une série d’images de la ville au crépuscule, le film de Shadi Habib Allah, « 30kg Shine » (2015), relie 3 récits pendant 8 minutes. Ce qui les relie précisément, c’est leur côté obscur.
Dans ce film non linéaire, on aperçoit le chantier souterrain des catacombes qu’Israël est en train de construire. Entre des conversations sporadiques surprises entre des hommes de chantier, Habib Allah réalise des plans resserrés sur une masse ruisselante. L’artiste interprète ce phénomène surnaturel à l’aide d’une vieille histoire d’horreur. La troisième intrigue met en scène une vieille dame qui évolue de nuit chez elle à la lumière de la bougie, en raison de ses voisins israéliens hostiles et des fréquentes pannes de courant dans la ville intérieure.
Dans sa globalité, « 30kg Shine » se présente comme un commentaire sur la Palestine et l’État d’Israël (ainsi que sur l’état dans lequel se trouve Israël), sur un territoire où la politique est synonyme d’angoisse, où le principe de « propriété » est remis en question et où l’enterrement des morts ressemble à une revendication séculaire de la terre. Si les dépouilles de vos aïeux reposent sur ce territoire, peut-il encore y avoir une quelconque ambiguïté quant à son appartenance ?
Partie du NORMAL SCHNORMAL, un programme multidisciplinaire sur la normalité et d’autres déviations.
US/PS, 2017, 20’
En arabe, sous-titres anglais, commence toutes les 30'