Des séries d’images scintillantes de militants et de soldats sur la place de l’Indépendance, qui débordent sur la scène underground queer et techno de Kiev.
Dans cette animation en stop motion, deux séries d’images étincelantes de manifestants, de soldats et de jeunes qui font la fête exécutent une danse endiablée. Une seule chose les relie : les masques avec lesquels ils camouflent leur identité ou deviennent une tout autre personne.
Le réalisateur Zielony utilise le terme maskirovka, 'déguisement' en russe. Ce concept est réapparu récemment pour décrire l’intervention russe masquée en Crimée et dans l’est de l’Ukraine (où des hommes verts occupent le territoire ukrainien). Par ailleurs, les masques ont joué un rôle primordial dans la protection des manifestants de la place de l’Indépendance contre les gaz lacrymogènes ainsi que dans la dissimulation de leur identité. Le terme renvoie à la situation vulnérable et insidieuse dans laquelle ces protagonistes vivent et agissent.
À travers le montage délibéré de deux séries d’images disparates, Zielony dépasse à dessein les limites du film documentaire. Le sens et la trame narrative sont construits image par image, scène par scène. Les résultats évoquent les effets stroboscopiques des clubs et des raves underground où Maskirovka se déroule.
DE, 2017, 9’, silent, in loop.
